BLACKLISTERS
« Les Anglais (Leeds) de Blacklisters aiment le rouge. Le vinyle est rouge (et transparent). Les bibelots ultra chics de la bibliothèque dernier cri sont rouges. Les chaussettes du mec sont rouges. Et la musique de Blacklisters est rouge sang. Enlever les voyelles et le festival peut commencer.
Le noise-rock affilié Jesus Lizard de Blacklisters est féroce, coléreux, sarcastique à l’image de certains titres à rallonge (Ask Yourself a Question If The Answer Is Go Fuck Yourself), envoie des volées de bois vert de rythmiques indessoudables, son lot de riffs parpaings laminant la beauté de ce monde et un chanteur (Billy Mason-Wood) grognant admirablement avec toute la maniaquerie et les nuances possibles. Ce qui, me direz-vous, est une équation synonyme d’un nombre incalculable de groupes noise-rock. Sauf que Blacklisters le fait mieux que quiconque à l’heure actuelle.
Ou presque.
Mis à part leurs collègues de Kong difficile de trouver enfileur de perles aussi corrosif et pénétrant que Blacklisters. Ca enchaîne du tube à chaque plage, quelque soit le degré de la charge, le niveau d’intensité. Le changement de rythme semble toujours tomber au bon moment, les tonalités sont variées, chaque titre a sa propre personnalité bien que l’album fasse bloc.
La perfide Albion vient une nouvelle fois d’envoyer un boulet qui fera date dans la mare noise-rock. Poppy le chien peut être fier de ses maîtres. » (Perte et Fracas)