MNEMOTECHNIC
Pour beaucoup, le math rock a connu son âge d’or dans les années 90 et s’est perdu ensuite dans les labyrinthes trop complexes qu’il avait érigé en paradigme du futur de la musique à guitares. Mnemotechnic fait un peu le chemin inverse. Réunis par leur passion pour la distorsion et l’énergie spontanée de At The Drive In, Refused ou Nirvana, les Brestois – formés en 2009 – séduisent d’abord avec un premier album. Après de nombreux concerts, le groupe s’accorde un hiatus et prend le temps de démonter ses jouets pour se créer un nouveau langage, plus complexe mais tout aussi puissant.
S’appuyant sur une science avérée du travail rythmique qui privilégie l’impact physique et hypnotique sur la démonstration technique, Mnemotechnic excelle également dans son approche mélodique qui, en draguant aux fonds de flots agités des éléments noise rock, kraut et indus, aboutit à d’impressionnants climaxs. C’est en cela que le groupe français s’invente une modernité, tantôt théâtrale, tantôt volontairement bancale qui marche sur les traces de glorieux aînés (31 Knots, The Jesus Lizard, Health…). C’est cette évolution forte que restitue l’écoute de ‘Weapons’, à sortir le 20 janvier. Les tournées qui vont suivre ne devraient constituer qu’une preuve de plus de la puissance d’évocation d’un groupe unique dans le paysage français et dont le retour risque de marquer plus d’un esprit. (Mowno)