SOL HESS
Sol Hess & The Boom Boom Doom Revue
Avec son premier groupe Sol Hess & The Sympatik’s formé en 2010, le musicien bordelais cherchait la réconciliation de la narration post rock et d’une énergie punk et no wave. Il a conservé de manière plus ou moins consciente cette dualité et en a fait la colonne vertébrale de son approche musicale. Il s’est ainsi laissé entraîner plus volontiers dans une forme de danse électrique avec le groupe indie punk dansant Sweat Like An Ape ! puis dans un dénuement à la lumière de la bougie avec son premier disque solo The Missing View (sorti en début d’année).
En 2021, il retrouve à nouveau le batteur Roland Bourbon et le claviériste bidouilleur de sons Frédérick Cazaux, et Sol Hess & the Sympatik’s devient Sol Hess & The Boom Boom Doom Revue. On retrouve le trio les mains dans la matière électrique pour créer un disque d’après le rock, qui ne s’embarrasse ni des formats, ni des styles.
“J’aime bien l’idée qu’un disque puisse être comme un recueil de nouvelles… Il garde en lui des morceaux d’histoires fugaces, des fragments d’existences, des fois sans lien, et un fil invisible les relie suffisamment pour les faire exister ensemble de façon éloquente. “ explique ainsi le musicien.
And The City Woke Up Alone est à cette image: un film sonore perdu ou une compilation d’histoires qu’on serait bien incapable de replacer dans une époque ou un lieu précis. C’est une des grandes qualités de ce disque: il semble réconcilier sans peine passé, présent et éternité. Le trio y tisse des morceaux mélodiques qui empruntent souvent aux musiques “free” une quête de sons novateurs. Tantôt sombre, tantôt lumineux, cet album est une épopée qui traverse des humeurs variées et fait dialoguer les inspirations de ses auteurs. A cet égard, on y trouve deux reprises, de Lee Hazlewood et Daniel Johnston, hommages sobres aux limbes de la pop. Ce sont d’autres héros underground qu’ils ont convié sur cet album: le trompettiste culte de l’avant garde française Jac Berrocal et la chanteuse/poétesse Marie Möör (collaboratrice de Christophe, Bertrand Burgalat ou Barney Wilen) dont la présence distille une forme d’adieu à la réalité terrestre. Le mix de l’album a lui été confié à Rubin Steiner, musicien et producteur à la croisée du rock, de la musique électronique et d’une affection particulière pour l’expérimentation.
Avec ce nouvel album, Sol Hess & The Boom Boom Doom Revue offre un exemple rare de numéro d’équilibriste entre chansons intemporelles et climats houleusement libres, renouant avec un âge d’or de la musique outsider et les grands poètes électriques du XXème siècle.