DIE! DIE! DIE!

Dans une urgence toujours intacte en près de vingt années d’exercice, les néozélandais de Die! Die! Die! reviennent enfin rétablir la communication avec le reste du monde. Ces derniers temps, coincé sur son île, Covid oblige, le groupe a dû ronger son frein avant de pouvoir enfin dévoiler son septième album. Une attente cependant mise à profit, puisqu’il a retrouvé son line up originel et travaillé minutieusement à bousculer son penchant mélodique, faisant de « This Is Not An Island Anymore » un manifeste cinglant de punk-noise puissant.

Déjà que Die! Die! Die! préférait mettre ses doigts dans les prises plutôt que de faire dans la dentelle, le voilà désormais lourdement armé pour insuffler la rage de ses neufs nouveaux titres, impeccablement produits pour retranscrire leur énergie authentique. Assuré par sa section basse-batterie ultra solide qui jamais ne lui a fait défaut, et par sa guitare semblant ne plus se soucier de la propreté de ses accords, c’est plus bruitiste que jamais que le trio s’éloigne de ses structures en ligne droite. Au sein de ce chaos nouveau, seule la voix au timbre haut perchée d’Andrew Wilson pointe au rang des rescapés.

Il y a bien quelques repères inébranlables avec les premières heures punk-mélo du groupe (Months In The Lighthouse, Vanish), mais le reste de l’album enchaine une incessante salve d’ondes de choc et de mouvements ravageurs. L’éponyme This Is Not An Island Anymore rétablie immédiatement la communion avec le trio. Un lien magnétique qui rappelle au bon souvenir de ses prestations scéniques endiablées, qu’il tarde de retrouver tant il excelle à cet endroit. Déboule ensuite l’engagement entier de Die! Die! Die! dans ses nouvelles dispositions, lumineusement balisées quelque part entre Metz et Ventura  (In Darren There, Losing Sight, Keep On Kicking, Years, 15 Years), ou ouvertement décidées à créer des séismes (8 Months In The Lighthouse, Never Tire Looking At The Sun, Imagine Spending So Long Making Other People Feel Like Shit).

Si la Nouvelle Zélande vibre à nouveau sous les coups de Die! Die! Die!, le reste du globe ne devrait pas tarder à en sentir les secousses tant « This Is Not An Island Anymore » affiche la recette idéale d’un album punk-noise réussi, où la beauté émerge d’une colère maitrisée. Définitivement, les retrouvailles ont du bon.

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